
La Première ministre thaïlandaise suspendue de ses fonctions, Paetongtarn Shinawatra, arrive à la la Cour constitutionnelle de Bangkok pour témoigner à son procès en destitution, le 21 août 2025 ( AFP / Chanakarn Laosarakham )
La Première ministre thaïlandaise suspendue de ses fonctions, Paetongtarn Shinawatra, a témoigné jeudi à son procès en destitution au sujet de sa gestion des tensions à la frontière avec le Cambodge.
La fille de l'ex-Premier ministre et influent milliardaire Thaksin Shinawatra est accusée d'avoir enfreint les normes d'éthique exigées d'une cheffe du gouvernement lors d'un appel avec l'ex-dirigeant cambodgien Hun Sen.
Cet entretien, enregistré et diffusé à l'insu de la dirigeante thaïlandaise, avait eu lieu en juin alors que Bangkok et Phnom Penh étaient engagés dans un bras de fer depuis la mort d'un soldat khmer, fin mai, à la suite d'un échange de tirs avec l'armée thaïlandaise dans une zone disputée de la frontière.
Les conservateurs du Bhumjaithai, principaux soutiens de son parti familial Pheu Thai, lui ont reproché son ton trop révérencieux face à l'ex-Premier ministre cambodgien et d'assimiler à un opposant un général thaïlandais chargé de surveiller une partie de la frontière.
La Cour constitutionnelle, qui a déjà destitué l'an dernier son prédécesseur Srettha Thavisin pour manquement aux règles d'éthique, doit rendre le 29 août son verdict.
En cas de destitution, Paetongtarn Shinawatra deviendrait la troisième membre de la famille Shinawatra à quitter la tête du gouvernement après son père et sa tante Yingluck, tous deux renversés par des coups d'Etat militaires.

Des membres des médias devant un écran montrant la Première ministre thaïlandaise suspendue Paetongtarn Shinawatra lors d'une procédure devant la Cour constitutionnelle de Bangkok, le 21 août 2025 ( AFP / Chanakarn Laosarakham )
La cour l'a suspendue le mois dernier et l'a convoquée pour répondre de ses actes jeudi, jour de son 39e anniversaire.
Paetongtarn a répondu aux questions des magistrats pendant environ une heure et demie. La cour, située à Bangkok, a cependant interdit de communiquer les propos tenus à l'audience.
En quittant les lieux, Paetongtarn a souri et salué des sympathisants qui patientaient à l'extérieur, a constaté l'AFP.
L'appel entre Hun Sen et Paetongtarn Shinawatra a provoqué une crise politique et de nouvelles tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, deux pays entretenant un différend frontalier de longue date. Cinq jours d'affrontements armés entre les deux voisins ont entraîné en juillet la mort de 40 personnes et provoqué la fuite de plus de 300.000 personnes.
La Thaïlande a connu une douzaine de coups d'Etat réussis depuis la fin de la monarchie absolue en 1932 et les militaires conservent une influence considérable sur la politique nationale, ce qui a relancé les rumeurs de renversement.
Le père de Paetongtarn, Thaksin, accusé pour sa part de crime de lèse-majesté pour des propos tenus en 2015 à un média sud-coréen, doit pour sa part prendre connaissance vendredi du verdict de la justice. L'ex-responsable politique de 76 ans encourt 15 années d'emprisonnement.
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